Elue présidente du Comité Régional Olympique Sportif Auvergne-Rhône-Alpes (CROS AURA) au mois de février 2024, Marie-Christine Plasse est l’une des chevilles ouvrières qui compte dans l’organisation des Jeux d’hiver 2030. Si elle confesse que le rôle d’animation du Comité olympique régional pour les Jeux d’hiver 2030 est encore flou, elle se félicite néanmoins de l’opportunité que représente l’organisation d’un tel évènement. Et d’insister sur le rôle de relais du Comité qu’elle préside pour mobiliser les collectivités et venir en appui de celles-ci dans une logique de centre de ressources pour celles qui initient les démarches visant à faire vivre ces Jeux. Enfin, dans le prolongement du récent discours du président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Fabrice Pannekoucke, Marie-Christine Plasse appelle à sortir de la posture attentiste en termes de financement afin que les acteurs concernés « chassent en meute ».
Bonjour Marie-Christine. Tu es présidente du Comité régional olympique et sportif. Quel est le rôle de cette structure ?
Le Comité olympique fédère l’ensemble des disciplines des comités régionaux et des ligues – olympiques et non olympiques dont les échecs, le bowling etc. Il s’agit ainsi d’en faire des espaces de concertation, mais aussi de représenter le mouvement sportif auprès des partenaires institutionnels comme la Région, la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES), mais aussi les partenaires privés et les collectivités, dans un seul et même objectif : développer et promouvoir le sport tant dans la dimension sociale que la performance. Le Comité a en son sein un organisme de formation qui vise à faire monter les bénévoles en compétences et les former sur différents sujets. Nous avons également un fonds de dotation pour accompagner les sportifs qui ne sont pas encore au très haut niveau pour leur donner l’impulsion nécessaire à cette ambition. Fédérer, inspirer et représenter est ainsi le triptyque qui définit bien les missions principales du Comité. Nous organisons enfin des compétitions comme le Trophée des sports dont l’idée est de valoriser les sportifs amateurs. Cette année sera enfin une année particulière avec les Jeux d’hiver 2026 et une édition spéciale.
Concrètement, dans quelles mesures le Comité régional olympique et sportif va-t-il être associé aux JOP 2030 ?
Le Comité va être un relais pour mobiliser les collectivités et venir en appui pour celles qui souhaitent initier des démarches. Mais aussi auprès d’autres institutions locales comme les écoles. En synthèse, nous nous positionnons comme un centre de ressources pour les manifestations en lien avec l’organisation de ces Jeux.
La région Auvergne-Rhône-Alpes accueillera la grande majorité des épreuves. Comment la vision politique et stratégique du Comité olympique régional va-t-elle s’exprimer auprès des différentes parties prenantes ?
C’est encore un peu de tôt pour se positionner. Aujourd’hui notre mission se concentre sur l’appui des manifestations.
A date nous nous voyons surtout comme une plateforme.
L’un des grands enjeux des Jeux d’hiver dans les Alpes est la réduction de l’empreinte carbone, notamment celle induite par les transports. Quels sont les leviers d’action dont dispose le Comité ?
Le quatrième pilier que je n’ai pas cité dans les missions du Comité est « innover ». Il y a de grands enjeux avec le numérique et la préservation de l’environnement. A titre d’exemple nous sommes impliqués dans la mission Mob’Sport de l’Union Sport et Cycle où 10 de nos ligues régionales sont engagées et réfléchissent à comment limiter notre empreinte carbone et promouvoir des bonnes pratiques. Nous allons sensibiliser nos adhérents sur ces bonnes pratiques.
Quels sont les grands enjeux que vous souhaitez voir porter comme héritages de ces Jeux ?
L’inclusion au sens large avec notamment la dimension paralympique avec tout un courant d’influence pour que les sportifs en situation d’handicap mental puissent participer, notamment dans les épreuves de descente. Enfin, la réutilisation des équipements pour limiter de nouvelles constructions. L’enjeu va être d’anticiper les déplacements et limiter les transports et donc innover. Notre ambition est aussi de mobiliser et faire en sorte que le public retrouve la même ferveur que lors de Paris 2024. En résumé, faire en sorte que ces Jeux soient vus comme un investissement et non un coût.
Malgré le succès sportif des JOP 2024 et les promesses faites par l’Etat en termes d’accompagnement des sportifs, le gouvernement a largement revu à la baisse ses ambitions budgétaires pour les missions jeunesse et sport. Dans ce contexte, comment le CROS AURA appréhende-t-il les Jeux d’hiver 2030 d’un point de vue formation / accompagnement des talents ?
Il ne faut pas tout attendre de l’Etat pour mener à bien nos projets. Il faut rompre avec la posture attentiste et être acteur de cette organisation. Comme le relevait dernièrement Fabrice Pannekoucke, il va falloir « chasser en meute » et chercher d’autres partenaires. La chance est que nous sommes nombreux à être investis pour cette magnifique cause. Je crois beaucoup enfin à l’intelligence artificielle au service de l’intelligence collective. Je terminerai enfin par un souhait, celui que chacun puisse pratiquer un sport, qui est un domaine de transmission de belles valeurs.
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