Gestion de l’eau : partage de la ressource et innovations

L’été 2023 s’annonce, cette année encore, particulièrement sec, alors que deux tiers des nappes phréatiques présentent un niveau préoccupant. Face au changement climatique et aux sécheresses répétées, la gestion de l’eau est devenue un enjeu majeur en termes de politiques publiques en France, et les différents acteurs concernés – dont au premier chef les entreprises – doivent apporter des réponses face aux nombreux défis, autant quantitatives que qualitatives.

L’organisation territoriale de la gestion de l’eau en France, par bassin et sous bassin, permet de concerter les différents usagers de l’eau au sein des comités de bassin, des commissions locales de l’eau, des comités de gestion de l’eau départementaux, etc. Il s’agit d’une articulation institutionnelle pertinente au regard de la nécessaire prise en compte des particularismes locaux qui offre par ailleurs un cadre d’échanges idoines afin d’éviter toute « guerre de l’eau », comme le relevait récemment le préfet de la Région Occitanie et préfet coordonnateur du bassin Adour-Garonne, Pierre-André Durand. Ainsi, s’il ne s’agit pas d’occulter le fait que le partage de cette ressource devient conflictuel à mesure qu’elle se raréfie, de nombreux acteurs se mobilisent pour échanger et innover en faveur de la sobriété, axe fort du Plan Eau du gouvernement présenté fin mars par le président de la République.

Mettre en lumière les innovations au service de la transition écologique

Alors que l’eau irrigue tous les secteurs et toutes les activités de notre société, les reliant entre eux, CALIF accompagne depuis plusieurs années de nombreux acteurs positionnés sur les enjeux de maîtrise de la consommation mais aussi de transition en matière de développement durable. A rebours d’une actualité parfois anxiogène mettant en lumière des actions radicales et destructrices, il s’agit ici au contraire de souligner les efforts et autres innovations au service de la transition écologique. Des solutions qui peuvent d’ailleurs s’accompagner d’une mutualisation des infrastructures dans les territoires. A titre d’exemple, il n’est pas rare qu’aujourd’hui certains agriculteurs peuvent s’appuyer sur des retenues d’eau, dont certaines servent également à la production d’hydroélectricité. Cette dernière représente d’ailleurs plus de 11 % de la production nette d’électricité en France.
Les retenues d’eau sont en outre utilisées pour le soutien à l’étiage et assurent ainsi une disponibilité de la ressource en eau sur l’année.

Au-delà du monde économique, l’eau est également un élément central en termes de sport, de loisir, ou encore de culture, à l’image des parcs et jardins. D’un point de vue qualitatif, le rejet de divers produits (médicaments, produits phytosanitaires…) a également un impact sur la consommation en eau et sa qualité. Les usines de traitement d’eau potable et les stations d’épuration jouent alors un rôle important pour l’approvisionnement en eau potable des citoyens. En cas de dysfonctionnement au sein de ces installations, les usines agroalimentaires et les minéraliers peuvent venir en aide aux collectivités territoriales, en suppléant au manque d’eau.
Loin de la logique de prédation, c’est donc tout un écosystème qui se met en ordre de marche au service de la préservation de cette ressource vitale.

Défendre les démarches d’intérêt public

Si ces acteurs, conscients à la fois de leur rôle et de leur impact sur la ressource en eau, innovent pour aller vers une sobriété des usages, c’est aussi et surtout parce qu’ils dessinent le modèle économique d’aujourd’hui et de demain. Un modèle économique soucieux de son environnement et dont les actions sont autant de démarches d’intérêt public.

Que ce soit par une maîtrise de la consommation dans les logements, dans l’agriculture, grâce à un suivi des prélèvements, des équipements économes et d’innovation variétale pour trouver des variétés plus résistantes au stress hydrique, mais aussi dans l’industrie à travers le développement de solutions de stockage répondant à un haut degré d’exigence en termes de critères ESG, tous les secteurs de la vie économique sont aujourd’hui investis sur ces enjeux de gestion raisonnée de l’eau.
En outre, l’utilisation de circuits fermés, autant pour produire de l’électricité que pour alimenter des bassins dans des jardins, est de plus en plus privilégiée. Par ailleurs, un décret doit prochainement faciliter la réutilisation des eaux usées traitées, une avancée attendue par un large panel d’acteurs, des agriculteurs aux industriels, en particulier les industriels agroalimentaires, mais aussi par les milieux de la culture et du sport pour l’arrosage des espaces verts. Si d’un point de vue sanitaire, le traitement des eaux non conventionnelles est un enjeu clé, plusieurs entreprises investissent aujourd’hui pour créer des filtres performants, à base de produits naturels comme le charbon actif.

On le voit, tous ces différents acteurs anticipent la sécheresse 2023, qui s’est installée en France, mais également le changement climatique sur le plus long terme. Ils innovent au service de la transition écologique et de la sobriété des usages de l’eau, afin de dépasser les conflits et préserver cette ressource essentielle. En tant que cabinet d’affaires publiques multisectoriel, CALIF est fier de participer à la mise en valeur de ces actions d’intérêt public auprès des différents échelons institutionnels dans les territoires.